Utilisez le fret fluvial artisanal pour transporter vos denrées
21 août 2018

A l’origine .. il y a eu l’Alizarine

Cette présentation est destinée à ceux pour qui le mot “Alizarine” n’est pas familier mais qui peuvent être confrontés à cette mention au fil de ce site.
Ce récapitulatif a été établi à partir des textes du site de l’Alizarine et au crédit des deux mariniers, Cécile et Raphaël, à l’origine de ce beau rêve.

L’Alizarine est un colorant rouge d’origine végétale, extrait de la racine de la garance des teinturiers (Rubia tinctorum L.), une plante vivace de la famille des Rubiacées, autrefois largement cultivée pour la teinture qu’elle fournissait. Le choix de cette couleur fait référence au vin rouge que transporte principalement le bateau.

Origine du projet et réflexions (2010)

En 2010, Cécile et Raphaël ont eu cette idée folle face à une volonté de transition écologique pour supprimer des camions des routes, et une demande de vignerons soucieux d’un transport plus doux et moins énergivore : aménager une péniche de type Luxemotor, proche des Freycinet (35m x 5m) et la dédier au transport de vins, de spiritueux palettisés et des produits du terroir.

Ainsi est née la péniche ALIZARINE.

La petite Scop Alizarine a suscité un capital sympathie de très nombreuses personnes qui ont été de près ou de loin sensibles à l’action directe entreprise par Cécile et Raphaël : tenter de créer une alternative au « tout routier » en proposant une logistique fluviale entre la Vallée du Rhône et Paris, transportant de la marchandise palettisable et non périssable, en l’occurrence du Vin et des produits du terroir. Les producteurs et les personnes ayant choisi ce mode de transport innovant étaient tous des militants proposant des produits bio, cultivés de manières réfléchies et raisonnées.

Dans les soutiens à l’Alizarine, nombreux ont participé financièrement à la mise en place du projet et/ou à sa continuation, nombreux sont venus aider sur le bateau, nombreux se sont tenus informés des épreuves traversées, des espoirs, des réussites et des échecs, nombreux se sont impliqués dans le fonctionnement, nombreux ont soutenu les mariniers dans les moments difficiles, nombreux ont cru au bon sens de cette proposition et nombreux ont été tristes d’assister à la fin de cette aventure sans pouvoir changer le cours de l’histoire.

Après quatre années de création, trois années d’exploitation, 250 000 euros d’investissement, trois bilans déficitaires, deux procès perdus faute d’esprit procédurier, quatre-vingt pour cent des éventuels clients ayant répondus positivement à l’étude de marché n’ont finalement jamais osé utiliser le transport fluvial, des contrats difficiles à renouveler, un marché impossible à créer, le flux tendu trop tendu, des engagements inexistants (VNF, le ministère des transports et de l’écologie), un pays qui n’ est pas encore en transition, l’essence pas encore assez chère, le monopole routier sur le transport de marchandise, le mauvais entretien du réseau fluvial (où la “dénavigation” est le triste mot d’ordre), le réchauffement climatique et ses épisodes de crues enchainant des épisodes de sécheresses, l’impossibilité d’avoir accès à des quais (contrairement aux pays voisins).

Alors le 27 mars 2018, la liquidation de la SCOP ALIZARINE a été prononcée faute de fret suffisant permettant la viabilité de l’entreprise.

Mais il était impossible qu’une idée aussi folle et en même temps aussi géniale soit enterrée. Cette expérience devait continuer de rayonner afin de donner naissance à d’autres projets.

 

La naissance de CANALIEN